Commerce et artisanat romains

Le commerce romain

Le commerce était une activité importante dans l'antiquité, surtout pour les grandes villes, où les riches importaient beaucoup de nourriture et d'objets pour leurs loisirs.

Les artisans

Les artisans venaient de tous les coins de l'empire pour exercer à Rome. La ville regorgeait d'échoppes où l'on trouvait de tout : assiettes, bols en bronze ou poteries en tout genre.
Les artisans des provinces venaient à Rome et apportaient des techniques de fabrication ancestrale. Les Romains maîtrisaient ces techniques en grand nombre ainsi que le témoignent les artisanats du cuir, du tissu, du bois, du métal ou du verre. La plupart des artisans travaillaient seuls au fond de leurs ateliers. Libres, affranchis ou esclaves, ils étaient pour la majorité des hommes.
Les écoles techniques n'existaient pas, les apprentis devaient suivre un long apprentissage pendant lequel les pères formaient leurs fils et les maîtres leurs esclaves.
Les artisans les plus talentueux, qu'ils soient citoyens ou non, pouvaient espérer faire fortune grâce à une clientèle particulièrement riche.

Les techniques de fabrication

Le travail du verre

Le travail du verre était connu depuis longtemps mais ce n'est qu'à la fin du 1er siècle avant J-c qu'on découvrit la possibilité de le souffler, moyen économique et simple de réaliser toutes sortes de récipients utilitaires. Bientôt, on se mit à le souffler dans des moules, permettant ainsi la fabrication en série de bouteilles et de verrerie décorative. Le verre, entré dans la vie quotidienne n'était plus un objet de luxe.

Le travail du métal

Les Romains utilisaient l'or, l'argent, le plomb et le fer. Ils savaient extraire le métal, le fondre et le couler, sauf le fer qu'ils étaient obligés de forger. Il utilisaient aussi beaucoup le bronze, alliage de cuivre et d'étain auquel l'adjonction de zinc donnait une belle couleur dorée.
Les glaces n'étaient pas connue des Romains. A la place, ils utilisaient des miroirs de métal poli.

Le travail de l'os

Utilisé pour les objet courants comme les manches de couteaux, les épingles à cheveux, les peignes et les gardes d'épées, l'os était l'équivalent de notre plastique. Frais, il pouvait être finement sculpté et servir d'incrustation ou être modelé en forme de pions ou de dés à jouer.
Les dents des peignes étaient sculptés avec une scie très fine.

Les boulangers

Sans ses boulangeries, Rome n'aurait pas pu survivre. Ne disposant pas de cuisine, la plupart des habitants y achetaient le pain, aliment de base. Il en existait des centaines en ville.
La farine faisant souvent défaut et devant l'insuffisance des céréales cultivées par les paysans locaux, Rome importait d'Égypte la majeure partie de ses vivres.
Les boulangers moulaient parfois le grain dans leur propre moulin.

Ostie, un port de commerce

A l'origine, le port était situé à l'embouchure du Tibre, mais son ensablement contraignit l'empereur Claude à faire creuser un nouveau port, plus au nord et à le relier au premier par des canaux. Le nouveau port ne se révèle pas un abri très sûr : en 62, deux cents bateaux chargés de blé sont détruits dans une violente tempête.
Un peu plus tard, Trajan lance un autre projet : creuser un bassin hexagonal qui est utilisé au mouillage des bateaux et entouré d'un vaste secteur voué à l'entreposage des marchandises. On lui donne alors le nom de "Portus Romae" (Port de Rome) ce qui souligne bien les liens qui unissent le port et la ville de Rome.
Ce qui était à l'origine un complexe portuaire visant à faciliter l'arrivée des navires devint une veritable ville. On y a retrouvé des temples, des portiques (galeries couvertes), des marchés, des thermes...
Les entrepôts installés autour de ces ports vont dépasser 10 ha sous le règne d'Hadrien. Ils sont utilisés pour emmagasiner les céréales.

La voie des mers

Les routes de l'empire étaient excellentes mais la Méditerranée restait la principale voie de communication. Les navires d'une capacité pouvant atteindre 400 tonnes, ramenaient du blé d'Égypte et des autres régions d'Afrique et acheminaient les produits agricoles et artisanaux de Rome dans le reste de l'empire. Les marchands rapportaient de contrées lointaines des épices, de la soie, de l'or et des esclaves.
Des vaisseaux de guerre Romains chassaient pirates et navires ennemis des voies maritimes. Ils assuraient en permanence la protection des liaisons entre Rome, l'Afrique et l'Orient

Le transport par bateau des aliments et autres marchandises était d'une extrême importance dans la vie quotidienne de l'empire romain. Il était, par exemple, beaucoup plus facile et plus rentable de transporter du blé par voie maritime que par voie terrestre.

Un bas-relief sculpté vers 200 fut découvert près du port de Trajan. Le phare représenté derrière le navire est sans doute celui construit par l'empereur Claude. Un navire marchand de ce type pouvait transporter jusqu'à 6000 amphores. Les rames de la poupe, l'arrière, servaient de gouvernail. Certains bateaux portaient aussi une tête de cygne, représentant la déesse Isis, protectrice des navigateurs.

La route de la soie

La route de la soie est l'une des premières voies commerciales de grande importance reliant la Chine à l'empire romain. Elle fut établie aux environs de l'an 100 avant J-c. Elle permit le transport de marchandises de grande valeur.
Une autre voie maritime fut également empruntée à l'époque, le long de la mer d'Arabie de l'océan indien et au nord du Pacifique.

Le marché de Trajan

Trajan voulut laisser son empreinte sur la ville de Rome. Pour réaliser un de ses ambitieux projets, il choisit un terrain aux contours escarpés, situé entre les collines du Capitole et du Quirinal, à l'ouest du forum d'Auguste. Il y a créé un chef d'oeuvre d'architecture : un forum, une basilique, des bibliothèques et des marchés. C'est là qu'est dressée la célèbre colonne qui porte son nom.
Les cinq étages du marché sont consacrés surtout à la vente des produits alimentaires :
Selon toute vraisemblance, les boutiques du rez-de-chaussée, au niveau du forum, sont réservées aux fruits et aux fleurs.
Au premier, on a prévu un espace pour stocker l'huile et le vin que l'on vendait dans les boutiques en façade.
Au deuxième et au troisième se tient le marché aux épices.
Le quatrième étage abrite une grande salle où ont lieu les distributions publiques de nourriture ou d'argent et les bureaux des agents du fisc qui prélèvent une taxe sur les opérations commerciales.
Au cinquième, enfin, on a installé le premier marché dont les bassins sont desservis par deux aqueducs, eau douce et eau salée afin de conserver la fraîcheur des poissons.
Le marché de Trajan est révolutionnaire par sa conception fonctionnelle : on pourrait dire qu'il annonce nos modernes centres commerciaux.

Une rue de Pompéi

Pompéi devait paraître une ville bien tranquille, une sorte de bourg rural, même si elle servait de centre commercial à une population d'une vingtaine de milliers d'habitants sans compter ceux des environs. La campagne fertile produisait de l'huile d'olive, du vin, des céréales et de la laine, en abondance, que l'on consommait ou vendait à la ville.
Dans le secteur maintenant dégagé de la ville, on a retrouvé vingt tavernes et plus d'une centaine de boutiques de marchands de vin ainsi que quarante boulangeries. On se rend compte ainsi que le commerce était en plein essor au moment où la ville a été détruite.

Les commerçants

A Rome, on vendait partout, dans les rues et sur les places. Les encombrements étaient si considérables que l'empereur Domitien publia un édit pour interdire aux commerçants de gêner la circulation avec leurs étalages.
L'industrie et le commerce de l'alimentation jouaient un rôle capital. Le vin par exemple, produit dans les campagnes ou importé de l'étranger était contrôlé par des grossistes qui employaient tout une suite de transporteurs, dont des charretiers ou des bateliers pour approvisionner les marchés. Là, le vin était acheté par des taverniers qui le revendait à leurs clients. Les taverniers traitaient aussi parfois avec un vinarius ambulant, un intermédiaire qui achetait le vin sur les marchés de campagne ou dans les fermes, le chargeait sur ses chariots et le livrait aux débitants de la ville. De même les marchands de légumes vendaient parfois au public les récoltes de leurs potagers, tandis que d'autres dont les marchands de fruits n'étaient que des revendeurs.
A un autre niveau, des artisans transformaient les produits de la terre et proposaient à la clientèle leurs spécialités, ainsi le blé apporté à la ville y est moulu avant d'être cuit par les pâtissiers et boulangers.

Site d'origine : Historama

LES MÉTIERS A ROME

(source La documentation par l'image, 1952)
Metier, Plaideur (source La Documentation par l'image 1952).jpg
Métier, Plaideur (source La Documentation par l'image 1952).jpg
Metier, Laboureur (source La Documentation par l'image 1952).jpg
Métier, Laboureur (source La Documentation par l'image 1952).jpg
Metier, Magistrat (source La Documentation par l'image 1952).jpg
Métier, Magistrat (source La Documentation par l'image 1952).jpg
Metier, Sabotier (source La Documentation par l'image 1952).jpg
Métier, Sabotier (source La Documentation par l'image 1952).jpg
Metier, Coutelier (source La Documentation par l'image 1952).jpg
Métier, Coutelier (source La Documentation par l'image 1952).jpg
Metier, Foulon (source La Documentation par l'image 1952).jpg
Métier, Foulon (source La Documentation par l'image 1952).jpg
En haut, à droite, magistrat siégeant au tribunal ( un diptyque conservé à la bibliothèque de Berlin). Il porte la toge bordée de pourpre, l'écharpe bleue, insigne d'une fonction spéciale et le livre des lois.
Certains magistrats appelés magistrats curules avaient le droit de siéger sur une chaise curule. Seuls les consuls, les préteurs et le dictateur pouvaient se faire précéder de licteurs (6 ou 12 suivant leur grade).
Au centre, un laboureur : remarquer la forme de la charrue, le joug des boeufs.
A gauche, un plaideur (musée de Florence). Rome eut des orateurs célèbres qui, souvent, influèrent sur sa politique.
En dessous, de gauche à droite : sabotier, coutelier, foulon en train d'écraser le raisin. On n'est pas d'accord sur l'origine de ces bas-reliefs sculptés (actuellement au musée de Sens) que les uns disent romains et les autres gaulois. Mais ils nous renseignent sur la vie des artisans de cette époque. Remarquer les vêtements et les outils.
L'agriculture fut en honneur chez les premiers romains. La loi de Stolon avait limité la propriété à 500 arpents et l'on voyait les généraux cultiver la terre de leurs mains. Quand Rome se fut enrichie, les travaux des champs furent confiés à des esclaves.


Pharmacie

(source La documentation par l'image, 1953)
Pharmacie gallo-romaine (source La documentation par l'image, 1953).jpg
Pharmacie gallo-romaine (source La documentation par l'image, 1953)



Scène de labour

(source Au service de l'école - Le Monde Romain - Décembre 1952)
Scène de labour (source La Documentation par l'image 1952)
Remarquez les boeufs sous une sorte de joug, la charrue primitive en bois, avec un seul soc. Il s'agit ici du tracé de la ville d'Aquiléia. C'était une ancienne coutume romaine qui voulait qu'avant la fondation d'une ville, on trace à la charrue l'emplacement des futurs remparts. Ainsi, prétendait la légende, Romulus "avec une charrue traînée par une vache blanche et un taureau blanc, traça autour du sommet du Palatin un sillon qui représentait la future enceinte de la ville". (D'après TITE-LIVE).

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